Généralités
1. Polynômes orthogonaux et quadratures
Connaissant les valeurs prises par une fonction f(x) sur
un jeu de (N+1) points de collocation x
i,
on peut construire
un polynôme d'interpolation de degré N: P
N(x).
Disposant d'une base de polynômes orthogonaux B
k(x)
(de degrés k), on peut développer P
N(x)
sur celle-ci; c'est-à-dire comme une somme pondérée
des B
k(x):
Où la notation (,) correspond à un produit scalaire
discret entre les deux quantités concernées.
Sans rentrer dans les details, disons simplement que toute la difficulté
de ce développement réside, une fois le jeu de polynômes
orthogonaux choisi, dans
l'évaluation des coefficients a
k. La
détermination de ceux-ci se ramène en fait à
l'évaluation d'une intégrale impliquant f(x)
(généralement inconnue). le problème se réduit
alors à celui de l'utilisation d'une quadrature
(c.-à-d. de déterminer l'intégrale en tant que
somme pondérée de f(x) aux points de collocation) aussi efficace
que possible.
Le choix d'une quadrature optimale (telles que celles de Gauss, Gauss-Radau
et Gauss-Lobatto qui seront présentés plus bas)
impose l'utilisation de jeux de points de collocation bien précis.
2. Généralités et
propriétés principales des polynômes de Tchebychev
Les polynômes de Tchebychev (de première espèce)
T
k(x), sont tels que:
Les T
k(x) sont des polynômes de degrés k,
liés par triplets par récurrence:
Ces polynômes sont, sur l'intervalle [-1;1]
et vis-à-vis de la fonction poids
w(x) = (1-x
2)
-1/2,
orthogonaux:
3. Quadratures et points de collocation associés
aux polynômes de Tchebychev
Ayant choisi d'employer les polynômes de Tchebychev comme base
de polynômes orthogonaux de travail, il reste à choisir
la quadrature à employer (quadrature qui, rappelons le,
fixera en conséquence les points de collocation à utiliser).
Les trois quadratures les plus optimales
(
plus à
ce propos) sont:
La quadrature de Gauss, qui implique le jeu de points de collocation:
Remarques:
- Ces points sont irrégulièrement répartis sur
l'intervalle [-1;1]. Ils sont plus espacés vers le
centre du domaine et d'autant plus resserés qu'ils
approchent des bornes de celui-ci (l'espacement entre
points consécutifs, au voisinage de -1 et 1,
est proportionel à 1/N2 ).
- Les deux bornes de l'intervalle (-1 et 1) ne font pas
partie de ce jeu de points de collocation.
- Ces points sont symétriquement répartis autour
de 0 (c.-à-d. tels que x i
= x N-i ).
La quadrature de Gauss-Radau, qui implique le jeu de points de collocation:
Remarques:
- Comme les points de Gauss, ces points sont
irréguliérement répartis sur
l'intervalle [-1;1] et d'autant plus resserés qu'ils se
trouvent proche des bornes de celui-ci.
- Une borne de l'intervalle, x N
= 1 est comprise dans
ce jeu de points de collocation.
Il est possible de construire un jeu de points alternatifs
(miroir de celui donné ici) qui incluerait
la borne -1.
La quadrature de Gauss-Lobatto, qui implique le jeu de points de collocation:
Remarques:
- A nouveau, ces points sont
irréguliérement répartis sur
l'intervalle [-1;1] et d'autant plus resserés qu'ils se
trouvent proche des bornes de celui-ci.
- Les deux bornes de l'intervalle, x 0
= -1 et x N
= 1 font partie
du jeu de points de collocation.
- Comme ceux de Gauss, ces points sont symétriquement
répartis autour de 0
(c.-à-d. tels que x i
= x N-i )
4. Représentation d'une fonction
sur les polynômes de Tchebychev
Sur (N+1) points de collocation répartis sur
l'intervalle [-1;1], le polynôme d'interpolation f
N(x)
d'une fonction f(x) est:
Où il est évident que (pour f
N(x) donné),
les coefficients spectraux c
k sont fixés.
Toute manipulation
de f
N(x), en particulier des opérations de
dérivation, intégration et interpolation numériques,
se ramène à des manipulations des polynômes
de Tchebychev T
k(x), dont les propriétés et
particularités sont bien connues.
Connaissant les valeurs prises par f(x) aux points de collocation x
i,
y
i = f(x
i),
on voit que la relation ci-dessus peut
s'écrire sous la forme d'un produit matrice vecteur:
P.c =
y, où
c est le vecteur des coefficients
spectraux c
k et
P est la matrice de passage dont les
éléments sont P
i,j = T
j(x
i).
En d'autres termes, connaissant les valeurs nodales
y
i, on a accès aux coefficients spectraux
c
i (par multiplication du vecteur
y par l'inverse
de
P) et réciproquement.
Terminologie:
On qualifie la matrice P de matrice de passage de l'espace
spectral à l'espace physique (puisque sont application sur les
coefficients spectraux permet d'obtenir les valeurs nodales).
Son inverse, P -1, permettant l'opération
inverse (l'obtention des coefficients spectraux à partir des
valeurs nodales), est qualifiée de matrice de passage
de l'espace physique à l'espace spectral.
Description détailée
de ces matrices.